La recherche en justice environnementale

Par Heike Köckler et Götz Kaufmann, 12 Mars 2014
La problématique de la justice environnementale n'est pas une nouveauté en tant que telle. Les luttes pour l'égalité d'accès aux ressources et l'équité des coûts de développement sont anciennes. Dans les «Considérations théoriques de la justice environnementale en tant que cadre de recherche», on a fait valoir que la justice environnementale est comprise différemment aux États-Unis (où le mouvement a émergé) et en Allemagne par exemple. Ce fait est accompagné de différentes formulations qui entourent le thème de l'égalité et des droits de l'homme dans les questions environnementales. Ces termes vont de la justice écologique à l'égalité environnementale aux arguments qui prétendent trouver toutes les revendications et approches de la recherche en justice environnementale dans le concept de développement durable.


En ce qui concerne la recherche en justice environnementale, une question importante est de définir clairement un paradigme pour la recherche qui rend possible la différenciation par rapport aux approches existantes et qui peut être retracée. La justice environnementale entendue comme un concept "ascendant" (bottom-up) venant de la "base" (grassroots) doit refléter son approche autonome pour analyser et comprendre la réalité sociale en remettant en cause de manière critique l'agenda principal, dans lequel la problématique environnementale est actuellement placée.

Au-delà de la tendance générale
La recherche en matière de justice environnementale constitue un corpus de données de plus en plus grandissant et a été prise en compte dans le débat politique de ces dernières années (Bolte et al., 2012, Dieckmann 2013). Adresser les situations concernant des groupes socialement défavorisés et leur accès aux ressources environnementales (biens environnementaux), leur exposition à des nuisances environnementales (charges environnementales) n'a guère été évalué de manière critique, pas moins que leur exposition aux risques de l'un ou de l'autre (risques environnementaux) issus des procédures politiques et à leurs résultats, tout comme la domination des points de vues sur comment définir et rechercher le paradigme (Elvers, 2007). Des appels à des approches innovantes allant au-delà de la tendance de recherche dominante sont en place (voir Gosine, Teelucksingh 2008, Walker 2009, Elvers 2007, Martinez-Alier 2002).

Nous cherchons ici à éclaircir la façon dont la recherche en justice environnementale est actuellement menée. De plus, nous voulons présenter un moyen de passer au-delà de la proximité, ou ce que Walker (2009) appelle l'analyse de première génération. Comme il sera démontré, différentes réalités utilisent l'étiquette de recherche en justice environnementale. Pourtant, il manque une distinction concrète. En supposant que la justice environnementale ne soit pas seulement un exercice théorique mais aussi une vision des choses (Bolte et al., 2012), le présent article cherche à répondre à des questions telles que : Quel type de recherche est nécessaire? Quel genre de débat est nécessaire? Qui devrait débattre? Sur quels sujets devrait-on travailler?

De base, l'article entend la justice environnementale comme un concept opposé au cadre de recherche environnementale déjà existant en Allemagne et dans le reste du monde. La justice environnementale doit aborder un problème qui n'est pas déjà traité autrement. Ses caractéristiques sont déterminées par la perspective ascendante plutôt que descendante, en examinant les causes des impacts environnementaux sur des groupes sociétaux donnés tels que les schémas structurels de discrimination (ethnicité, sexe, âge, entre autres). En bref, la recherche sur la justice environnementale doit être différenciée théoriquement et méthodologiquement de ce qui préexiste. Les différenciations explicitées et les réponses aux questions ci-dessus seront fournies dans cet article.

Suivant l'approche critique de Dryzek (2008) à partir de l'analyse des politiques, une liste de quatre tâches est développée en vue d'une recherche critique en justice environnementale. Les étapes ou critères développés sont généralement pertinents et doivent être compris comme une contribution essentielle aux débats méthodologiques et théoriques qui traitent des approches traditionnelles versus critiques (telles que les théories postcoloniales, l'intersectionnalité, les études critiques de genre, entre autres).

Tâches pour l'analyse critique de la justice environnementale
La recherche critique en tant que concept est apparue pour s'opposer à ce qui tombe sous la définition de mainstream (tendance générale). En conséquence, la définition des deux est devenue une bataille de territoire entre les universitaires, en particulier dans la recherche sur la justice environnementale (Gosine, Teelucksingh, 2008). Le courant dominant (ou tendance générale) va au-delà de l'opinion de la majorité; c'est une liste d'hypothèses et de normes morales qui sont partagées par les parties les plus influentes des environnements sociaux. C'est universel et représente aussi ce que les élites de pouvoir existantes veulent comme cadre établi. Dans le domaine des sciences, le courant dominant représente un système de croyance particulier.

L'article définit le courant dominant de la science en fonction de ce que Irigaray (2003, 167) appelle la «pensée sociologique» et Sachs (2002, 33) qualifie de «pensée conventionnelle du développement». C'est «l'idée que l'universalité que nous devrions viser est quelque chose que nous pouvons trouver actualisé dans le monde dans lequel nous vivons déjà» (Irigaray, 2003, p.7), «indépendamment du fait que ce monde est déjà déshumanisé et déshumanisant»(Irigaray, 2003, p.167) ou quelque chose qui «continue de définir implicitement l'équité comme un problème des pauvres» alors que «la justice consiste à changer les riches et non à changer les pauvres» (Sachs 2002, 33). Méthodologiquement, cela détermine les variables qui peuvent être utilisées et les questions de recherche qui devraient être posées dans un contexte donné. L'universalité implicite représente une liste de normes et de jugements moraux auxquels tout le monde doit être d'accord et que tout le monde désire, applicables à tous de la même manière. En ce qui concerne la recherche en justice environnementale, la compréhension de la justice est centrale mais multiple. Les débats axés sur la théorie (Rawls, 1972, Schmidtz, 2006) accompagnent la guerre de camps ci-dessus. Un exemple frappant et significatif dans ce contexte est l'hypothèse dominante selon laquelle l'inégalité sociale est un fait nécessaire car le monde est inégal. En prenant cette hypothèse pour acquise, l'inégalité sociale peut difficilement être qualifiée d'injuste. De plus, si l'existence de l'inégalité sociale est tenue pour acquise, les critiques sur le monde entier dans lequel nous vivons ne peuvent guère émerger. Dryzek (2008) appelle à une analyse critique de la détermination dominante en critiquant son approche accommodante et technocratique. Répondant à sa demande d'analyse critique, une ligne directrice de recherche critique qui vise à aider verstehen (Weber), ou la pensée sociologique, implicite est fournie comme suit.

En prenant les sept tâches de Dryzek (2008, 200) pour la recherche critique, cette liste a été appliquée à la recherche en justice environnementale. Cette liste comprend la sélection et la combinaison de ses tâches publiées, ainsi que des suggestions sur la façon d'appliquer ces étapes. Le tableau 1 montre les tâches nommées par Dryzek dans la première colonne, suivies de leur application à la justice environnementale dans la seconde. Chaque entité du tableau est référencée dans des chapitres distincts qui suivent.


Tableau 1: Tâches pour mener une recherche critique en justice environnementale
Tâches de Dryzek pour une analyse critique des politiques¹ Comment mener une recherche critique en justice environnementale
Critique de l’analyse accommodante et technocratique
  • Révélez les hypothèses derrière la description technocratique
  • Clarifiez votre propre cadre
  • Ne soyez pas un consultant!
  • Révélez la vision "tunnel" de la recherche
Explication des significations dominantes et invalidées
  • Différenciez votre recherche du discours dominant
  • Contribuez à la redéfinition de la justice environnementale
  • Recueillez et fournissez les données pertinentes
  • Reflétez l'échelle spatiale que vous choisissez
Identification des agents de déficiences
  • Nommez les acteurs pertinents
  • Voir la polyrationalité des parties prenantes
  • Identifiez les croyances tacites des populations
Identification des standards et des capacités de communication
  • Identifiez les facteurs de capacité de communication
  • Identifiez les normes de communication
¹ basé sur: Dryzek 2008, 200

Critique de l'analyse technocratique et accommodante
Dans un premier temps, les deux stratégies de la recherche dominante sont qualifiées d'approche technocratique et accommodante car «toutes deux supposent que la contribution essentielle de l'analyse à l'amélioration de la condition du monde est l'illumination de ces positions de pouvoir pour mieux manipuler les systèmes sociaux.» (Dryzek 2008, 191). L'approche technocratique a pour but «d'identifier les relations de cause à effet qui peuvent être manipulées par l'ordre public» (Dryzek 2008, 190) et «suppose un décideur omniscient et bienveillant qui ne soit pas être biaisé par la politique» (Dryzek 2008, 191). Ceci explicite l'approche qui décrit techniquement un sujet sans révéler ce qui est derrière. En ce qui concerne les «faits simples» ou les «réalités évidentes», une image simple de «la vérité» est créée et présentée. Décrire des politiques qui ne prennent pas en compte le contexte dans lequel elles sont développées et par qui elles fait office de bons exemples. Les méthodes statistiques traitent souvent de «preuves» et de «preuves fiables» lorsqu'elles font la promotion de points de vue traditionnels (par exemple Kaufmann & Hurtienne, 2011). La recherche qualitative prend parfois la position unilatérale du sujet de recherche. Souvent, il traite des groupes défavorisés, en «décrivant seulement techniquement ce qu'ils ont vu». Ceci est critiqué comme «sur-rapport» (Miller 1952, 97) et n'est pas meilleur que le premier, du point de vue de la recherche critique.

Révéler les hypothèses derrière la description technocratique
Comme nous l'avons vu plus haut, les hypothèses sont multiples. On peut observer un cas d'étude en analysant les cas de maladie. Derrière l'évaluation des cas de maladie, il y a l'hypothèse que la maladie est la bonne variable et que l'analyse dit quelque chose de signifiant au sujet du problème. Le lien de causalité entre les cas de maladie et l'injustice environnementale est ainsi tenu pour acquis, alors qu'il se peut que les cas sélectionnés ne soient pas suffisants à l'analyse. La perte de l'hégémonie culturelle communautaire pourrait être plus à même d'être la problématique de l'injustice environnementale, mais cette dernière a été ignorée. Clairement, il n'y a pas de réponse simple et générale, dans la mesure où chaque cas est différent. Pour des raisons de jugement, la polyrationalité (Davy, 2008, Ferreira, Sykes, & Batey, 2009) et la théorie des systèmes (Kaufmann [2014], Luhmann, 1984, Bossel 2007) sont utiles pour révéler la vérité cachée.

Clarifiez votre propre cadre
Selon Dryzek (2008, 191), il existe deux raisons valables pour l'analyse technocratique et une stratégie d'évitement pour renforcer la recherche mainstream: premièrement (I) la possibilité qu'il y ait plus d'un seul locus (lieu d'origine) du problème (II) que l'analyse en tant que telle découle de son propre cadre de référence. Cela correspond en particulier à ce genre de recherche qualitative qui est faite avec une forte intention politique propre. En «disant seulement ce qui se passe», comme signaler des incidents, «juste» en écho à ce que les populations concernés racontent, le chercheur en question pourrait être tenté de raconter l'histoire qu'il veut entendre. Ceci est critiqué comme tendance de "devenir indigène" (Grümer 1974, 64) et - malgré les restrictions légitimes de Girtler (2001, 79) - révèle une certaine vérité. Bien que Girtler soutient que des analyses plus structurées reposent sur des idées préconçues (Girtler 2001, 79), la description propre de l'injustice (par exemple) suppose une compréhension de la moralité, comprise dans une compréhension spécifique de la justice, qui n'est pas remise en question par le chercheur lui-même (pour un exemple, voir Therborn 2006).

Du point de vue de l'histoire des sciences, une telle approche est guidée par une compréhension physique de la réalité sociale qui remonte au livre Traité de l'homme de Descartes (1969/1632). Pour la première fois, il a été soutenu que les humains doivent être compris (et étudiés) comme des machines. En raison d'une compréhension de plus en plus mécanique de notre environnement (Groh 1991), favorisée par le progrès technocratique et la diffusion croissante de l'anthropocentrisme pendant l'industrialisation et ce qui en suivit (Kaufmann 2013), en ressortit la compréhension de la réalité sociale comme quelque chose qui peut et doit être mesurable par une approche nomothétique. Comme l'ajoute Girtler (2001, 36), cette tradition de pensée est, au moins en partie, prédominante dans les sciences humaines jusqu'à présent.

De toute évidence, l'approche technocratique n'est pas synonyme de méthodes quantitatives ou de mesures statistiques, d'autant plus que l'approche technocratique utilise les «promesses non-tenues de l'impérialisme quantitatif» (Brady, Collier 2010, 83-89) ainsi que l'argument moral de la recherche qualitative afin de camoufler une approche en réalité non-critique d'un sujet de recherche donné. De nombreux exemples de cette stratégie avec ses deux caractéristiques peuvent être observés et seront communiqués dans les études de cas.

Etroitement liée à l'approche technocratique et parfois mixte vient l'approche accommodante, qui pour sa part cherche à s'attacher à un cadre de référence spécifique. Cela signifie adopter la perception du problème, les objectifs et les solutions acceptables d'un point de vue particulier. Deux différents aspects sont impliqués par cette stratégie d'évitement: (I) la perspective volontairement dépassée d'un acteur (sic!) impliqué dans le champs du problème donné et (II) dans la vision tunnel disciplinaire.

Ne soyez pas un consultant!
Le premier point est également présenté par Dryzek qui déclare que «l'analyste politique qui réussit est celui qui adopte des points de vue sur la définition des problèmes, des objectifs et des solutions acceptables de son environnement organisationnel.» (Dryzek 2008, 191, labellisation par les auteurs). Il est généralement vrai que l'environnement organisationnel est un facteur prédominant pour l'analyse en général, mais aussi pour l'analyse des problèmes de justice environnementale en particulier. Ce facteur est prédominant en raison de la structure générale de financement du système universitaire actuel, dans laquelle les organismes de financement de recherche tiers pré définissent (plus ou moins) ce qu'une solution acceptable peut ou devrait être. En termes de sciences politiques, cet aspect est évident et peut être illustré par une mission de recherche du ministère de l'Environnement. Toute recherche issue de cet institut se limitera à trouver des solutions dans les limites de l'environnement institutionnel lui-même. La conception de la recherche et son orientation sont limitées dans la mesure où le résultat a de la valeur pour l'institution. Si la structure de l'institution elle-même était la raison du problème, la recherche ne pourrait pas le dire puisque sa conception rendrait ces résultats impossibles. Même si ce n'est pas nécessairement la même chose que de la promotion car cela permet au chercheur «d'apporter une expertise distinctive», comme l'ajoute Dryzek (2008, 191), la ressemblance au travail «de nombreux analystes, et à certaines activités des consultants en management» est manifeste. Les recherches qui sont définies comme recherche académique mais qui ne sont, à la fin, rien de plus que le service fourni pour le compte de certains et qui ainsi pourraient aussi facilement être réalisées par n'importe quel autre établissement de conseil, courent le risque d'être accommodantes.

Révélez la vision “tunnel” de la recherche
Le deuxième aspect soulevé présentement est un problème hérité de longue date et se réfère à l'auto-définition de l'indépendance de la discipline. Il décrit une rationalité certaine de chaque discipline pour analyser un problème, lié à l'approche d'accepter seulement ce dernier comme vérité. En effet, les accusations de vue en tunnel peuvent être faites à toutes sortes de disciplines. Les sociologues, par exemple, regardent avant tout et principalement les mouvements sociaux, les luttes populaires et les relations sociétales, tandis que les scientifiques spatiaux quantitatifs sont limités par la disponibilité de données (à petite échelle) et les politologues ont une vision restreinte sur les politiques, qui encadre les théories, les méthodes et les discours (Elvers, 2007, p.21). Par conséquent, cette vision tunnel contraint aussi les questions méthodologiques: par exemple, les anthropologues, les scientifiques de la culture et les sociologues orientés vers les méthodes qualitatives parlent de mesures quantitatives à la légère (Girtler 2001) tandis que les psychologues et les sociologues quantitatifs nient la scientificité (Wissenschaftlichkeit) des approches non-statistiques (Lieberson 1992 ). Les chercheurs qualitatifs tentent de se rapprocher du domaine des mesures quantitatives en introduisant plus de formalité dans la recherche (les plus célèbres sont King, Verba 1994, même s'ils ne vont pas au-delà des découvertes de René Descartes en 1637 cf. Kaufmann 2011). En fait, l'argument présent implique la guerre des camps entre les disciplines de la science, qui ne peut pas être discuté dans les détails dans cet article, mais jouera son rôle dans nos conclusions communes et l'examen critique réciproque des cas d'étude.

Explication des significations dominantes et invalidées
Selon Dryzek (2008, 200), l'objectif de la recherche critique est de révéler des significations dominantes explicites et de dissimuler des significations supprimées ou marginalisées. Aux fins de la ligne directrice, la revendication a été transformée en quatre séquences suivantes:

Différenciez votre recherche du discours dominant
Puisque la recherche en justice environnementale, en son essence, traite du lien entre la justice et les ressources environnementales, toute recherche sur la justice environnementale incorpore des discours sur la justice et sur l'environnement. De plus, différentes personnes, institutions et disciplines scientifiques et pratiques contribuent aux deux discours dans différentes arènes. Ainsi, la signification dominante de la justice environnementale doit être contextualisée par rapport au discours et à l'arène. En sciences de la planification environnementale par exemple, les êtres humains sont sujets à protection comme peut l'être l'eau, l'air, la biodiversité et ainsi de suite. Une différenciation sociale de ce sujet de protection ne correspond pas au sens dominant du discours sur l'environnement dans le domaine de la planification environnementale (Köckler 2006). Cela signifie que la planification environnementale se trouve dans le discours dominant et non dans la justice.

Tandis que dans la planification environnementale, le concept d'environnement naturel n'inclut que la protection des ressources, des puits et de la biodiversité, la signification de l'environnement dans les sciences sociales et de la santé est beaucoup plus large. En santé publique, psychologie et sociologie (Bolte et al 2012, Kaufmann 2013), par exemple, l'environnement social et construit fait partie du concept d'environnement. Gosine et Teelucksingh (2008, 11) plaident en faveur d'une perspective intégrée des différentes sens du terme environnement et concluent que «l'examen des questions de justice exige que l'environnement soit considéré non seulement comme un endroit d'espaces verts et de conservation, mais plus largement un lieu qui comprend l'expérience sociale quotidienne.»

Comme on l'a d'abord soutenu, le concept de justice environnementale contredit les conceptions existantes de la justice. Les approches traditionnelles en matière de justice se réfèrent souvent à Rawls et à des hypothèses critiques sur le changement des pauvres (voir plus haut, cf. Sachs 2002). Sen (2009) assure que l'identification de l'injustice est un point de départ important pour faire face à l'injustice et Schmidtz (2006) souligne la pertinence de quatre éléments différents de la justice lors de la critique de Rawls. Schlosberg (2007) propose enfin une approche de la justice environnementale fondée sur le pluralisme incluant les quatre éléments de la distribution, la reconnaissance, la centralité de la participation et le rôle des capacités et du fonctionnement.

Au-delà des différences théoriques sur les jugements de justice dans la recherche en justice environnementale, le racisme est souvent perçu comme une expression dominante de l'injustice, particulièrement aux États-Unis (Gosine, Teelucksingh 2008, Pulido 2000). Ainsi, l'étude du racisme institutionnel est devenue un enjeu clé de la recherche environnementale nord-américaine. L'histoire allemande tire une autre image car la République Fédérale d'Allemagne (RFA) n'a jamais compris et ne se perçoit pas comme un pays d'immigration. La migration a eu lieu dans les années 1950 lorsque de la main d'œuvre étrangère a été accueillie pour favoriser le miracle économique de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Ces travailleurs (italiens, grecs, turcs) étaient censés partir ensuite, mais ils sont restés, réunissant leurs familles dans ce même lieu. Les gens d'autres pays (comme la Pologne, la Russie) sont venus en raison de leurs ancêtres allemands en particulier après la chute du rideau de fer. D'autres personnes sont venues et arrivent encore en tant que réfugiés demandant l'asile à cause de la guerre (beaucoup viennent de l'ex-Yougoslavie) et de la répression ou de la libération au sein de l'Union européenne. Le groupe de personnes ayant des antécédents de migration est donc très diversifié en terme de temps passé en Allemagne, de citoyenneté, d'expérience personnelle de migration et de niveau d'éducation pour ne citer que quelques facteurs. Mais plusieurs scientifiques font un appel à considération pour ce groupe de la société grandissant comme un sous-groupe en raison de la discrimination systématique (Boos-Nünning 2013). Gosine et Teelucksingh (2008, 9) plaident dans la même direction: «La tâche de l'antiracisme est donc de déconstruire la "race" tout en étant pleinement attentif à ses effets (racisme)». L'incapacité de voir le modèle raciste dans l'assassinat de huit hommes d'origines turques et un grec, vraisemblablement orchestré par un mouvement underground néo-nazi (NSU) est un exemple humiliant de l'incapacité des institutions allemandes à subvenir aux besoins fondamentaux d'une partie croissante de leur société et à surmonter le sens dominant du racisme.

Contribuez à la redéfinition de la justice environnementale
Comme le mainstream n'est pas un phénomène extérieur à la recherche en justice environnementale, mais un modèle général, la recherche environnementale mainstream doit être combattue par la recherche critique dans le but de redéfinir le concept même, en incluant de nouveaux aspects, théories et méthodes. Ainsi, les tentatives d'intégration des aspects sociaux et environnementaux concernant l'inégalité et la justice sont cruciales sur un pied d'égalité. Comme il a été discuté ci-dessus, la difficulté consiste à poser les bonnes questions afin d'aborder de façon critique un ensemble de problèmes. La tâche de redéfinition du concept général de justice environnementale aide à atteindre cet objectif.

Si la justice environnementale est mise à l'ordre du jour dans une société, les premières recherches tentent de trouver des schémas d'injustice distributionnelle (Commission de l'église Unie du Christ pour la justice raciale 1987, Allemagne: Jarre 1975, Heinrich et al., 1998). D'un point de vue disciplinaire, les théories et les modèles existants sont souvent élargis dans cette phase. En santé publique par exemple, l'ancien débat sur l'inégalité sociale en santé a été élargi à travers la prise en compte de facteurs environnementaux/contextuels. Comme autre exemple, Elvers a discuté de la capacité de la justice environnementale comme un nouveau paradigme pour la sociologie en Allemagne (Elvers 2007). De telles approches pourraient avoir des conséquences sur la pensée dominante dans une discipline. Néanmoins, il ne s'agit que d'un point de départ et ce n'est pas assez pour une recherche significative sur la justice environnementale, qui nécessite un propre discours interdisciplinaire avec une définition spécifique. La définition de la justice environnementale par Schlosberg (2007) est déjà le résultat d'un débat interdisciplinaire en cours.

Recueillez et fournissez les données pertinentes
Un autre défi pour un analyste critique est de trouver les données pertinentes qui peuvent répondre à la «bonne question» (voir ci-dessus). Dans le domaine spatial comme dans celui de la santé, de nombreuses études ont corrélé les données existantes dans le passé d'une manière nouvelle, produisant de nouvelles idées (Bowen 2002). Aujourd'hui, comme l'a récemment déclaré Walker (2009, 615), «les géographies simples et les formes spatiales évidentes dans la recherche sur la justice environnementale de première génération sont insuffisantes et inadéquates pour révéler les inégalités et comprendre les processus par lesquels elles sont (re-) produites.». Comme les statistiques officielles ne collectent ni ne fournissent de données pour répondre à ces questions, les chercheurs doivent effectuer une collecte de données primaires ou des recherches ultima-facie en tenant compte des aspects relatifs aux identités ethniques, au racisme, à la santé et à l'environnement social sans adopter l'appât de la vision "tunnel".

Reflétez l’échelle spatiale que vous choisissez
L'échelle, comprise comme une dimension spatiale, joue un rôle important dans l'analyse de la justice environnementale. Pour y réfléchir de manière critique, il convient de distinguer les notions d'échelle suivantes: (I) l'exposition, (II) les statistiques et (III) le domaine de référence pour la justice:

(I) L'exposition est au cœur de l'analyse de la distribution de la justice environnementale. Il permet d'identifier l'inégalité sociale à proximité des ressources environnementales et les charges qui orientent vers cette situation où un individu et un certain état de l'environnement sont en même temps au même endroit dans une interdépendance causale. L'exposition a donc une dimension spatiale et montre que la proximité importe toujours (Köckler, Flacke 2013, 3).

(II) L'utilisation de données spatiales comporte de nombreux défis statistiques. Les données sont disponibles sous différentes formes (point, ligne, zone). Par conséquent, les données peuvent être agrégées. En raison de l'agrégation, une zone peut être représentée comme homogène, bien qu'il existe des différences à petite échelle. Ce problème est connu sous le nom de problème des unités aréolaires modifiables (MAUP) (en général: Openshaw 1984 se référant à la justice environnementale Brainard et al., 2002, 713, Köckler, Flacke, 2013, 3).

(III) L'échelle spatiale est en outre pertinente comme référence pour la proportionnalité dans le sens de la justice réparatrice. Dans la mesure où la justice environnementale est confrontée à un accès disproportionné aux ressources environnementales ou à l'exposition à des fardeaux, il convient de clarifier qui est traité de manière disproportionnée par rapport à qui (groupe de référence). On peut trouver des études utilisant une échelle nationale pour identifier la disproportionnalité (Walker et al., 2003), mais aussi locales (Brainard et al., 2002, Kliemeczek 2012, Szasz, Meuser 2000). Selon l'échelle de référence, le résultat pourrait être complètement différent (Bowen 2002).

Identification des agents de déficience
L'identification des agents de déficience reflète la critique de Dryzek (2008, 200) sur la suppression des significations alternatives. Révéler les agents - comme il le certifie - est une exigence cruciale pour la recherche critique. Le concept des agents a été introduit par Lindblom (1990). Selon lui, le pouvoir de tels agents est dû à la compréhension que «le monde social dépend de la communication et d'autres échanges» (Lindblom 1990, 78). Comme la plupart du «monde social est trop loin pour que quiconque en observe une grande partie» (Lindblom 1990, 78). Woodhouse (2008, 453) voit le maire profiter de l'approche de Lindbloms comme suit: «Parmi les nombreux obstacles à la société autonome, le plus important est la déficience, explique Lindblom: Non seulement la société et le gouvernement, mais la famille, l'école, l'église et les médias entravent le développement des capacités pour examiner les problèmes et les possibilités.»

Nommez les acteurs pertinents
Au début, il a été dit que la théorie des systèmes et la polyrationalité peuvent aider à voir plus clairement les significations dominantes. D'un autre côté, de telles approches basées sur la théorie restent sur le plan abstrait sans forcer le chercheur à «descendre sur terre». Cette séquence fait valoir que chaque situation a des parties prenantes, des institutions, des classes, des groupes et des organisations mais aussi de vraies personnes qui les représentent. Comme l'écrit Brecht (1988, p.173) dans son Kriegsfibel: «N'accusez pas le destin. Les forces obscures qui vous broient ont des noms, des adresses et des visages. [traduit par Kaufmann]». En conséquence, les liens sous-jacents - par ex. les disparités - des relations de pouvoir entre les parties prenantes concernées doivent être identifiées. Gosine et Teelucksingh (2008, 17) comprennent les parties prenantes comme «ceux qui cherchent à maximiser leurs profits en exploitant le travail et l'environnement, y compris les propriétaires d'installations industrielles polluantes, les développeurs et d'autres individus et groupes d'élite». En somme, la suggestion faite est d'inclure autant de parties prenantes qui peuvent être concernées par la recherche en justice environnementale: les personnes exposées aux charges environnementales, les décideurs, les pollueurs, les personnes bénéficiant de l'exposition des autres et les propriétaires fonciers. La recherche en justice environnementale se concentre souvent sur la population exposée en tant que victime, montrant une injustice distributionnelle.

Les indicateurs au-delà de la pauvreté représentant le pouvoir, la participation électorale ou les réseaux sociaux ne sont généralement pas inclus dans l'analyse de la justice environnementale. Les débats en cours sur NIMBY (Not-In-My-Back-Yard: "Pas dans mon arrière cour"), NIABY (Not-In-Any-Back-Yard: "Dans l'arrière cour de personne") ou PIBBY (Place-In-Black's-Back -Yard: "Mis dans l'arrière cour des Noirs") sont en quelque sorte une réflexion à ce sujet (Gosine, Teelucksingh 2008, Darnovsky 1992). Comme les personnes touchées reçoivent des noms et des visages, la recherche doit également nommer les personnes responsables.

Observez la polyrationnalité des parties prenantes
L'inclusion des parties prenantes concernées dans l'analyse ne peut aboutir à des groupes clairs comme ceux des pollueurs, des victimes et des décideurs. Davy suggère de confronter les parties prenantes à la polyrationalité pour comprendre les situations sociales: «La théorie de la polyrationalité - souvent appelée théorie culturelle ou analyse groupe-grille - expose les situations sociales avec l'influence de quatre rationalités: hiérarchie, individualisme, communauté, fatalisme.» (Davy 2008, 308). En raison de la polyrationalité, nous comprenons que les agents de la déficience ne sont pas des individus ou des institutions qui ne font qu'appliquer des significations alternatives. Les personnes peuvent être à la fois «victimes» de l'injustice environnementale et supprimer les significations marginalisées à travers un comportement raciste en même temps. Davy (2008, 309) souligne que «la planification du genre (planification en vue d'éviter le sexisme) ou la planification de la justice environnementale (planification en vue d'affronter le racisme ou le classisme) sont aussi concernées par différentes voix, différentes rationalités.»

Davy tire des leçons d'une vision polyrationnelle des institutions promouvant la justice environnementale: «Le bien-être d'une société dépend de la disponibilité des institutions qui conviennent pour traiter des rationalités dissemblables (...). Les gens sont non seulement différents les uns des autres, en ce sens qu'ils ont des préférences différentes (comme le croient de nombreux économistes) ou des droits différents (comme le croient de nombreux avocats). Par dessus tout, les gens sont différents les uns des autres parce qu'ils lisent le monde de manière totalement différente. » (Davy 1997, pp. Préface VIII). Cette citation a des conséquences majeures sur la compréhension de qui est un agent de déficience. La recherche devrait se demander: Où se situe la rationalité du chercheur exécutant dans cet univers? Qui est considéré comme partie prenante dans la conception de la recherche? Qui est et n'est pas blâmé - et pourquoi?

Identifiez les croyances tacites des populations
Lorsque le cadre de la rationalité des parties prenantes concernées est analysé, leurs croyances tacites doivent être exposées. Ceci rejoint les conclusions de Fischer et Gottweis (2012, 5) qui voient une raison pour les injustices environnementales «dans les croyances tacites largement répandues sur la pauvreté et la race». Révéler les croyances tacites n'expose pas les personnes mais la forme ou la stratégie des significations dominantes pour influencer le régime de justice environnementale (Foucault). L'analyse de croyances tacites particulières complète une image composée de nombreux systèmes de croyances, dans lesquels une situation spécifique est localisée. Par conséquent, l'analyse soutient non seulement la critique annoncée du courant dominant, mais fournit également des informations détaillées sur la situation au niveau local. L'examen de cette tâche doit assurer non seulement de montrer qui dirige mais aussi comment le pouvoir est exercé.

L'identification des capacités et normes de communication que Dryzek décrit (2008, 200) suppose que «l'identification des moyens par lesquels les capacités de communication des acteurs politiques pourraient être égalisées» est une tâche importante pour l'analyste politique critique. Schlosberg (2007, 75) souligne la centralité de la participation dans le discours sur la justice environnementale affirmant que «le mouvement de justice environnementale, la demande pour plus de participation publique et l'équité procédurale dans le développement, ainsi que la mise en œuvre et le contrôle de la politique environnementale sont la clé pour résoudre les problèmes d'équité de distribution, de reconnaissance et de capacités. «L'importance de la participation et de l'équité procédurale est capturée par le concept de justice procédurale» (Amerasinghe et al., 2008; Walker 2012, 47). Köckler (2011) définit la justice environnementale procédurale comme l'initialisation et la participation significative aux processus décisionnels environnementaux pour tous. Pour atteindre une participation significative, il est important que les parties prenantes disposent de capacités de communication individuelles suffisantes et de normes de communication simultanées adaptées aux procédures de prise de décision.

Identifiez les facteurs de capacité de communication
L'analyse des moyens d'égaliser les capacités communicatives des acteurs politiques nécessite la compréhension des capacités individuelles de communication. L'un des problèmes de la recherche sur la justice procédurale est que ceux-ci font principalement l'objet d'une analyse scientifique qui prend part au processus décisionnel (Amerasinghe et al., 2008) alors que toutes les personnes potentiellement concernées doivent être prises en compte (Köckler 2011). Puisque ceux qui manquent souvent de capacités ou d'aptitudes ne rejoignent pas les processus de prise de décision, beaucoup sont exclus de la recherche en justice procédurale.

Pour en revenir à la variété des parties prenantes mentionnées ci-dessus comme pertinentes pour le domaine de la justice environnementale, la capacité de communication de diverses personnes doit être identifiée: les personnes exposées aux charges environnementales, les décideurs, les pollueurs, les personnes bénéficiant de l'exposition des autres et les propriétaires fonciers devraient être considérés. De plus, Fischer et Gottweis (2012, 3) demandent aux scientifiques de réfléchir à la manière dont leurs conseils sont reçus par les décideurs.

Identifiez les standards de communication
Certains processus décisionnels dans le domaine de la justice environnementale pourraient être assignés au domaine de la planification environnementale et spatiale (Köckler 2006, Dieckmann 2013). Dans la plupart des lois sur l'environnement et l'urbanisme, des normes fondamentales de participation sont garanties pour prescrire qui doit être informé ou consulté à quelle étape de la procédure de planification, et quelles conséquences découlent des déclarations des parties prenantes pour ce processus décisionnel.

Le tournant argumentatif de la planification et de la recherche sur les politiques appelle principalement au passage d'une analyse empirique dominante à des études sur le langage et l'argumentation. Cela nécessite une approche alternative à l'enquête politique avec une attention particulière à la communication et à l'argumentation (Fischer, Gottweis 2012). Si nous suivons le tournant communicatif dans la planification, la reconnaissance des arguments des groupes marginalisés devrait être accrue (Healey 1996). Healey postule pour égaliser les capacités de communication. Une contribution à cette égalisation pourrait provenir des standards de communication. Mais Davy (2008, 316) souligne que les planificateurs doivent faire face à un manque d'institutions solides. Alors, qui ou quoi peut garantir ces normes? Fischer et Gottweis (2012, 19) proposent une approche générale: «Ils [Dryzek et Hendriks dans le même livre, HK] concluent que les systèmes politiques doivent faciliter de multiples espaces délibératifs, de sorte que l'élaboration des politiques puisse être éclairée par une communication et une argumentation diversifiées.»


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